Origines de la medecine douce

Publié le par stephanie

Au commencement était la médecine naturelle

L'histoire des plantes ou de la médecine naturelle se trouve associée, sur tous les continents, à l'évolution des civilisations. Ce qui n'est pas très étonnant.

Les fouilles effectuées sur le site archéologique du Shanidar (Irak) ont permis de retrouver des graine d'achillée mille feuilles, que notre lointain ancêtre, l'homme de Neandertal, consommait déjà 60 000 ans avant notre ère. Dans toutes les régions du monde, l'histoire des peuples montre l'importance des plantes et de la médecine naturelle. C'est ainsi qu'en Chine, l'empereur Chen-Nong (2800 avant J. C.), médecin érudit, consigne son savoir relatif aux plantes médicinales dans un livre, le Pen Ts'ao, qui relate l'usage de plus de 100 plantes.

Au Moyen-Orient, 4000 avant J. C., les Sumériens utilisaient les plantes médicinales. Sur des plaquettes d'argile de cette époque retrouvées en Syrie (près d'Alep en 1973), figurent les formules des premières médicaments végétaux connus dans le monde. En Egypte, vers 2700 avant. J. C., le célèbre Imhotep, architecte constructeur de la pyramide de Saggarah, médecin du pharaon Djoser (IIIème dynastie), pratiquait la médecine en utilisant les plantes. La mythologie grecque laisse son empreinte dans le nom des plantes : l'achillée mille feuilles (plante qui servit à panser les plaies d'Achille), la centaurée (qui doit son nom à Chiron le centaure), la pivoine (paeonia, qui doit son nom à Paeon, médecine des dieux)...

Le siècle des philosophes, marqué par Héraclite et Pythagore, tente de donner un support scientifique à la médecine. Dans cette lignée, Hippocrate de Cos (460-377 avant J. C.) entreprend la première rationalisation de la médecine, en consignant toutes les connaissances médicales de l'époque dans une oeuvre impressionnante en 72 livres, appelée Corpus Hippocratum.

En Amérique, Aztèques, Mayas et Incas possédaient une parfaite connaissance des plantes médicinales. Des recherches effectuées sur l'efficacité des plantes traditionnelles indiennes en démontrent l'efficacité dans 80 % des cas. En Afrique, la médecine traditionnelle utilise depuis des temps immémoriaux des plantes médicinales. Plusieurs milliers de produits ont été recensés parmi lesquels de nombreuses herbes et écorces, des oléorésines (ou baumes naturels) : encens (oliban) de Somalie et Ethiopie, myrrhe du golfe arabique, ravensare de Madagascar, géranium rosat de la Réunion...

Au moyen âge, les philosophes souvent médecins se consacrent à l'alchimie, science hermétique, ancêtre de la chimie. Le perfectionnement des techniques permet d'extraire des plantes les parties les plus subtiles. L'alchimie atteint son apogée avec Paracelse (célèbre médecin chirurgien et chimiste du XIVème siècle) qui établit la correspondance entre l'univers (macrocosme) et les différentes parties du corps humain (microcosme) ; il ouvre la voie à la thérapeutique chimique.

A travers des siècles, l'analyse fine et le réductionnisme ont déterminé l'esprit humain ou plus précisément l'esprit de la science, à s'écarter de plus en plus de la vision naturelle des choses. Quand, de l'herbe, on extrait une molécule active, le souci de l'industriel est de passer à la phase de synthèse plutôt que continuer à recourir au génie de la plante. C'est ainsi que, de fil en aiguille, la médecine naturelle s'est vue reléguer au second plan voire, à l'abandon. On assiste alors effectivement au déclin de la médecine naturelle au profit de la médecine classique.

Après des décennies de rejet officiel de la médecine naturelle et négropharaonique ou médecine traditionnelle, nous vivons actuellement une tendance qui vise de plus en plus à recourir à la nature. Les Américains ont, depuis longtemps, pris les devants face à certains échecs thérapeutiques de la médecine classique. Le Parlement européen, le 29 mai 1999, leur a emboîté le pas, en se prononçant pour un statut des médecines non conventionnelles.

 

Par Norbert KOUAWA et
Germain TCHUEMPE

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